Sara Brentcheneff, 2e au Terre Blanche Ladies Open (DR)
Sara Brentcheneff, 2e au Terre Blanche Ladies Open (DR)

Brentcheneff, les débuts dans le grand bain

Auteure d'une deuxième place au Terre Blanche Ladies Open, tournoi du LET Access Series (Letas, deuxième division européenne), Sara Brentcheneff, 16 ans, s'immisce peu à peu dans le monde professionnel. Portrait.

Terre Blanche est vraisemblablement la terre des étoiles montantes. Après le sacre de Louise Uma Landgraf en 2023, âgée de 14 ans seulement, c'est au tour d'une autre jeune Française, Sara Brentcheneff, de briller, avec une deuxième place. En tête lors des premier et deuxième tours, la joueuse du Golf Club de Lyon s'est fait devancer d'un coup, lors du dernier tour, par la Suédoise Anna Magnusson. L'expérience a joué en faveur de la Nordique, joueuse du Ladies European Tour (LET), la première division européenne. Sara Brentcheneff commente : « J'étais très déçue de ne pas avoir gagné, mais je n'ai pas non plus mal joué, c'est une joueuse de très haut niveau. Et puis elle a 28 ans, j'en ai 16 ; sur le papier, elle a plus de chances de gagner même si ce n'est pas parce qu'elle est plus vieille qu'elle doit me battre. » Un écart d'âge devenu presque anecdotique au vu des performances des jeunes amateures ces dernières années : « Elles me voient comme un bébé. C'est hyper drôle parce que je me retrouve avec elles dans les dernières parties, c'est trop cool. Ce sont des filles que tu regardes à la télé d'habitude pour tout ce qui est Évian, US Open... », s'amuse l'ex-championne du monde U14.

Sur les traces de son père

Étincelante aujourd'hui sur les greens, Sara n'était pourtant pas du tout prédestinée à taper dans des petites balles blanches. Issue d'une famille de sportifs, elle a d'abord misé sur la natation, sa première passion. Traînée sur un practice pour la première fois par son père à 5 ans, la Lyonnaise a mis du temps avant d'aimer ce sport : « Je n'aimais pas ça, c'était vraiment juste pour faire plaisir à mon père, c'était ma petite balade du dimanche. » Mais elle continue à taper la balle tout en continuant la natation, jusqu'à partir en Pôle France au Golf National : « Vers 12 ans, j'ai commencé à avoir des petits résultats. Mais je ne me prenais pas du tout au sérieux, mais vraiment pas. Je ne voulais pas croire que j'avais un talent. Et je suis partie en Pôle France à Paris pendant un mois et c'est là que j'ai compris que j'étais vraiment faite pour le golf. » Puis vient l'heure du choix : se consacrer au golf ou à la natation. Et c'est finalement dans les pas de son père que Sara Brentcheneff a continué son chemin, près des greens et loin des bassins.

Elle est alors cornaquée par Raphaël Reynaud, à la demande de son père. L'entraîneur du Golf Club de Lyon avait remarqué quelque chose de spécial chez la jeune Sara : « C'est vrai qu'elle avait un truc un peu particulier à l'époque dans son attitude, dans ses yeux, dans sa façon d'être au niveau du golf, du club quand elle jouait. C'est une personne très lucide, très intelligente dans son fonctionnement, dans ses pensées. Elle est très honnête. » Dans son staff, qu'elle considère comme sa famille, la joueuse compte aussi Patrick Grosperrin, préparateur mental et Bernard Montagnon, préparateur physique.

Des ambitions sans limites

Encore hésitante sur son avenir passer pro ou tenter l'aventure en université américaine , la championne de France minimes 2022 fait ses premiers pas, pour le moment, sur quelques tournois du Letas et du LET. Classée 138e au World Amateur Golf Ranking (WAGR), l'élève de Raphaël Reynaud compte déjà 10 victoires à son actif, dont deux tournois internationaux en Suisse et en Espagne, remportés consécutivement l'année dernière. Des succès rapides lui permettant de se confronter au haut niveau et acquérir de l'expérience ainsi que de la maturité : « Elle brûle un peu toutes les étapes, donc si elle a l'envie, je pense que ses limites peuvent être assez lointaines pour l'amener au plus haut niveau », confie son coach. Malgré son jeune âge, Sara Brentcheneff ne cache pas ses ambitions d'atteindre les sommets et accéder, un jour, au rang de n° 1 mondiale : « Je veux jouer la Solheim Cup juniors, c'est mon but de 2024 et, à long terme, être n° 1 mondiale et jouer sur le LPGA ! »