Après un taola à la ventrèche et au fromage de brebis rapidement avalé, la route nous emmène au coeur du Pays basque. On quitte la côte, direction Arcangues et son golf. Fief d'Olivier Léglise l'un des meilleurs entraîneurs français qui s'occupe de Ben Hébert, Julien Brun et Grégory Bourdy , le tracé est un incontournable de la région. L'océan a disparu de la ligne de mire mais les vues sur la campagne et les montagnes sont sublimes. Au practice, on retrouve coach Léglise en plein entraînement avec l'une de ses élèves : Élodie Chapelet. Basque d'origine, la joueuse de 25 ans s'est exilée aux États-Unis pour allier golf et études. « J'ai étudié à l'université de Baylor au Texas et je faisais partie de l'équipe de golf : les Bears. Durant mon cursus, j'ai gagné quatre tournois. Je viens du golf de Souraïde, qui n'est pas loin d'ici. J'ai commencé le golf à 3 ans car dans ma famille, quasiment tout le monde joue. Et puis, il y a beaucoup de parcours dans la région donc ça aide. »
On prend place à bord de la voiturette d'Olivier, direction le départ du 10. En hauteur, le premier trou du retour nous en met plein la vue. « J'adore ce départ, commente Léglise. On a un panorama exceptionnel sur le pic d'Orhy, toujours enneigé l'hiver. Sur ce par-4, c'est d'ailleurs notre point de visée. »
Défis et stratégie
La néopro se met à l'adresse et propulse un missile qui coupe de fairway en deux. Coach Léglise est ravi. L'attaque de green, légèrement en montée n'est pas évidente à négocier et donne la tonalité du parcours. « À Arcangues, on est rarement à plat, prévient l'entraîneur de Julien Brun. Quand on le joue pour la première fois, et surtout en été, on peut avoir la mauvaise surprise de voir sa balle glisser dans le rough après avoir pris une pente. C'est un parcours stratégique, varié où l'architecte a bien réussi les greens et les tours de greens. Il y a de jolis creux, de belles bosses. L'une des grandes qualités de ce parcours, ce sont aussi les par-3. Ronald Fream, l'architecte, les a vraiment réussis. Ils sont tous très beaux. » En deux sur le green et deux putts plus tard, Élodie signe un bon par sur le trou 10 et nous fait découvrir ensuite le 11, un par-3 justement. Pour pimenter la partie et défier son élève Olivier. Élodie devra faire jouer deux balles au départ et continuer avec la plus mauvaise.
« C'est un parcours stratégique, varié où l'architecte a bien réussi les greens et les tours de greens. Il y a de jolis creux, de belles bosses. L'une des grandes qualités de ce parcours, ce sont aussi les par-3. Ronald Fream, l'architecte, les a vraiment réussis. Ils sont tous très beaux. »
Le 11 est un joli défi avec un green à 158 mètres du départ, un lac à survoler et un drapeau dans une position délicate. Placé à l'entrée du green, sur sa partie la plus étroite, avec un bunker à gauche et la pente de droite qui peut faire glisser la balle dans l'eau, pour attaquer le drapeau, un coup parfait et une bonne dose de confiance en soi sont exigés. « Dans cette situation, conseille Olivier, il faut jouer le coeur de green. C'est la partie la plus large donc la plus safe. » Le premier coup d'Élodie glisse dans le bunker. La deuxième est mieux, plein coeur de green. « C'est vraiment chouette de pouvoir revenir de temps en temps dans ma région, raconte Élodie. Quand je suis aux États-Unis, ça me manque parfois un peu et l'on n'a pas ce genre de vue (rires). »

Autour du Château
À bord de la voiturette d'Olivier, le parcours défile sous nos yeux comme le trou n° 12, par-5 emblématique avec une mise en jeu étroite et sa pièce d'eau à gauche au deuxième coup ou encore le 15, un par-4 tout en montée qui revient au pied du château. L'occasion pour nous d'en savoir un peu plus sur l'histoire du tracé. « Le parcours a fêté ses 30 ans en 2021. En fait, il a été construit sur les terres de la famille d'Arcangues à qui appartient le château. Guy d'Arcangues était un très bon golfeur amateur qui a remporté des titres de champions de France. Il a joué pour Biarritz, Chiberta mais aussi Chantilly. Il a toujours voulu avoir un golf sur ses terres. Un projet qui a abouti grâce à son frère Jean et les générations suivantes. C'est un golf vallonné et authentique car il n'y a pas eu beaucoup de mouvement de terrain. L'architecte s'est bien adapté. »
Pour terminer notre visite, Olivier et Élodie nous emmènent sur le point culminant du parcours, le 17. Le départ noir et sa vue panoramique sont incontournables. Appareil photo en main, l'instant est immortalisé. « Derrière nous, on aperçoit l'océan, le village de Bidart, Guéthary, le mont Jaizkibel avec Fontarrabie au pied, au bout, c'est Hendaye. À gauche, on peut voir les Trois couronnes, la Rhune et toute la chaîne des montagnes. »