Après deux années de creux, le PGA Show a retrouvé de sa splendeur lors de l'édition 2023. Et c'est le golf virtuel qui en a tiré le plus grand bénéfice. (Scott Halleran/PGA of America/Pga)
Après deux années de creux, le PGA Show a retrouvé de sa splendeur lors de l'édition 2023. Et c'est le golf virtuel qui en a tiré le plus grand bénéfice. (Scott Halleran/PGA of America/Pga)

La fureur du golf at home

Moins de temps par ci, un peu de confinement par là et voici le golf indoor qui se développe. Éclairage sur le swing et le putt d'un genre nouveau, connecté, sur simulateur ou tapis, voire même casqué !

En quinze ans, les allées du Show ont changé. Au détriment de ces micros marques de clubs qui tentent le pari quasi impossible de bousculer les géants du game. Mais pourtant, toujours autant de résonnances de drives à Orlando, qui claquent sans cesse dans le brouhaha permanent. Des impacts de balles non plus seulement localisées dans le fond de l'immense Convention Center, là où se trouvent les habituels 44 tapis de practice. Car désormais, cela swingue littéralement de partout !

« En une heure, les joueurs en feront autant qu'en cinq heures passées sur le parcours. »

Tom Pettersson, Top Golf

Quitte à faire bondir le visiteur non averti, qui au détour de n'importe quel stand peut tomber sur un long driver furibard venu faire la démo d'un nouveau simulateur, du practice 3.0 ou du tout dernier radar à balles. Top Tracer, Golf Zon, Full Swing, mais aussi les « launch monitors » TrackMan, Flightscope et Foresight se battent pour prendre le plus de place à Orlando. Leur but ? Se goinfrer d'un marché du golf « à la maison » en pleine expansion, pesant 1,3 milliards de dollars et devenant même par endroit une pratique majoritaire, là où les parcours sont rares et les pratiquant affamés (51 % des parties de golf jouées en Corée du Sud étaient virtuelles l'an dernier !).

Les simulateurs clés en mains sont de plus en en plus populaires à la maison.
Les simulateurs clés en mains sont de plus en en plus populaires à la maison.

Un gâteau synthétique qui devrait même tripler de volume d'ici 2030, propulsé par une société plus pressée et une crise sanitaire qui poussent à jouer simplement sur un practice, voire même de chez soi.

Top Golf, le fun furtif au practice

Preuve de la nouvelle force du golf virtuel, le plus grand stand du PGA Show est celui des practices Top Golf (36m x 21m). Une marque définitivement rachetée par Callaway en 2021 et qui propose, principalement aux États-Unis, 70 zones géantes de frappes ludiques et connectées. Près de 750 parcours dans 31 pays sont également équipés de leur technologies Top Tracer (écrans, tracking de balles), avec une volonté : « rendre le practice fun », selon Tom Petterson. Un chef de produit qui nous fera tester son nouveau mode de jeu pour enfant « Golf Fish », consistant à taper une balle et découvrir sur l'écran quel poisson le golfeur en herbe à péché. Comme nous l'a glissé sur place un enseignant américain, il n'y a rien de mieux pour scotcher un gamin de cinq ans sur un tapis !

Le practice Top Golf, lors du PGA Show. (Darren Carroll/PGA of America/Pga)
Le practice Top Golf, lors du PGA Show. (Darren Carroll/PGA of America/Pga)

Petterson sera surtout fier d'annoncer qu'en 2023 et grâce aux différents programmes proposés (concours de drives, précision, gapping, statistiques...), les golfeurs visitant un parcours équipé Top Tracer passeront plus de temps au practice que sur le tracé : « En une heure, les joueurs en feront autant qu'en cinq heures passées sur le parcours. »

Bénéficiaire par centaines de millions de dollars, la marque d'origine texane va continuer de se développer avec un nouveau système de traitement des données de jeu. Une interface qui aidera élève et coach à travailler plus précisément ensemble, grâce aux données captées balles après balles. Une plateforme en ligne permettant enfin de répondre à la question autrefois si vague de votre instructeur, « alors, comment tu joues en ce moment ? ».

Radars : Full Swing bouscule le marché

Qui dit golf sur place dit bon radar. La visite du show floridien se poursuit donc avec les stands de launch monitors, complètement « busy » de monde et qui se livrent une bataille sans merci vue l'explosion du marché global (220 millions de dollars de ventes en 2022 et une croissance à 10% par an, d'ici 2028). La référence TrackMan continue de régner avec le 4e opus de sa fameuse boite orange, dont le radar et les deux caméras intégrés transforment tout simulateur en un vrai temple de kif virtuel (140 parcours, dont St Andrews et Pebble Beach).

Le launch monitor Full Swing, vedette du PGA Show.
Le launch monitor Full Swing, vedette du PGA Show.

Un leader qui quelques stands plus loin se fait sacrément challenger par Full Swing, partenaire de Tiger Woods et dont la solution à moins de 5000 dollars (simulateur et radar) a fait grand bruit à Orlando. Exécuté en plein air, en public et en live lors de la demo day du mardi, leur test comparatif face à ses principaux concurrents a prouvé la fiabilité de leurs chiffres de swing. Avec un rapport qualité / prix qui va faire très, très mal.

Avec le boom de la pratique et la nouvelle soif de datas, l'offre de « launch monitors » continue de se démocratiser. Chez Flightscope, l'évolution du Mevo + permet désormais de montrer les impacts de balle. Une boite à moins de 2200 €, à coupler avec le simulateur E6 disposant de 90 parcours en qualité 4K. Coup de chapeau enfin avec les très bons Garmin R10 et Rapsodo MLM 2 Pro, à moins de 800 €.

Boris Pansart, en action sur son tapis de putting synthétique.
Boris Pansart, en action sur son tapis de putting synthétique.

Ici, ça putte aussi

Dans le nouveau monde du virtuel, tout n'est pas que swing et vitesse de balle. La partie putting grandit avec une offre de greens synthétique en hausse notable de qualité. Les premières générations étaient irrégulières en vitesse et en tenue de roule de balle ? Oui mais ça, c'était avant le bijou de moquette crée par les Français de Well Putt. La marque basée à Biarritz et crée par Boris Pansart fait un carton en Amérique. Et pas seulement pour ses tapis personnalisés : « Nous venons au PGA Show depuis 2014 et cet investissement en valait la peine. Le golf indoor explose ! »

En France, une certaine catégorie de population commence à s'équiper, mais on a encore du chemin à parcourir

Boris Pansart, PDG WellPutt

Leur nouvelle surface nous a bluffé avec sa vitesse de roule évaluée jusqu'à 11.5 au Stimpmeter, soit les standards du PGA Tour. Avec le système motorisé BigTilt, qui permet de moduler le sens et le degré de pentes tout en affichant les courbes par retro projecteur, Well Putt propose ainsi une solution premium au passionné capable de débourser 20 000 euros. « En France, une certaine catégorie de population commence à s'équiper, mais on a encore du chemin à parcourir, poursuit le PDG. Mais il nous manque encore notamment cette culture du green rapide. »

Et si vous voulez le nec plus ultra du putting high tech, investissez également dans les casques de réalité augmentée. Celui proposé par les Allemands de Putt View détecte automatiquement les pentes de n'importe quel green et les retranscris en temps réel, grâce à la réalité augmentée. Plus de 15 000 euros à sortir, le voilà, le prix de la modernité !